L'exposition Salope et autres noms d'oiselles présentée à Paris-Sorbonne au centre Malesherbes du 8 au 22 mars 2017, était une exposition itinérante conçue par Laurence Rosier, Professeure de linguistique à l'ULB. L'exposé montrera comment cette exposition qui se voulait « scientifique, éducative et artistique », par sa dimension transsémiotique (kakemonos explicatifs, iconotextes, panneaux participatifs, objets d'art verbal, plastique, pictural, photographique, cinématographique...) par son lieu – le hall de Malesherbes -, et par son mode d'organisation (médiation culturelle, journée d'étude associée) a interpellé le public et fait de l'exposition une manifestation de la journée des droits des femmes contre les insultes qui leur sont faites, ainsi qu'un manifeste contre les stéréotypes dévalorisants du féminin et les violences – au premier rang desquelles l'insulte – qui en découlent.

L'exposé reviendra d'abord sur la conception de l'exposition et sur sa mise en place/mise en scène à Malesherbes ; puis je m'attarderai sur quelques objets exposés, en montrant comment ils donnent à voir les stéréotypes, expliquent au sens étymologique, i.e déplient les insultes aux femmes, manifestent des impensés sociétaux et finalement constituent un manifeste au sens étymologique donné par le TLFI qui indique qu'il s ‘agit d'un « Empr. à l'ital. manifesto, subst., att. dep. le XVe s. (au sens de «dénonciation publique») ».

Claire Stolz est maîtresse de conférences à la faculté des lettres de Sorbonne-Université (UFR de langue française, STIH) ; spécialiste de stylistique, de rhétorique et d'analyse du discours, elle travaille particulièrement sur la langue du roman du xxe et du xxie siècles et a écrit de nombreux articles notamment sur Cohen, Duras, Aragon, Sarraute, Echenoz, Rouaud, Kerangal, Darrieussecq... Elle a codirigé plusieurs collectifs, dont Citations I Citer à travers les formes, Intersémiotique de la citation, Paris, Academia, 2011 ; « Fictions narratives au xxie siècle. Approches stylistiques, rhétoriques et sémiotiques », numéro thématique de La Licorne, déc. 2014 ; La Simplicité. Manifestations et enjeux culturels du simple en art, Paris, Champion, 2017. Auteure d'une thèse intitulée La Polyphonie dans Belle du Seigneur d'Albert Cohen, Paris, Champion, 1998, elle a beaucoup travaillé sur les discours rapportés, dont est spécialiste Laurence Rosier, commissaire de l'exposition « Salope et autres noms d'oiselles » sur laquelle porte sa communication ; sa dernière publication (sous presse), « Aux marges des discours rapportés », codirigée avec Karine Germoni, revient sur l'évolution des formes de discours rapporté notamment en littérature et en interroge les stéréotypes formels.