Le roman de formation féminine de l'entre-deux guerres à l'après-guerre : manifestations du genre (gender) ou genre-manifeste ?
Ambre-Aurélie Cordet  1  
1 : Philomel, Littérature comparée
Sorbonne Université, Université d\'Artois

Le roman de formation (Bildungsroman) est, depuis sa théorisation à partir des Années
d'apprentissage de Wilhem Meister de Goethe par les philosophes allemands Johann Karl
Simon von Morgensten et Wilhelm Dilthey, un genre romanesque pensé au masculin : écrit par
un homme, racontant la formation d'un jeune homme devenant adulte. Même lorsque ce genre
romanesque raconte la formation d'une jeune fille, il est le plus souvent écrit par un homme :
du point de vue d'un homme. Des femmes pourtant commencent à s'en emparer dès le XIXe
siècle. Mais c'est surtout au XXe siècle que des autrices s'essaient à ce genre romanesque, grâce
auquel elles font pour la plupart, dans le même temps, leur entrée en littérature. Sous la plume
des autrices de l'entre-deux guerres à l'après-guerre, le roman de formation féminine évolue
sensiblement, de nouvelles étapes de formation, de nouveaux motifs narratifs apparaissant :
peut-on alors aller jusqu'à parler d'« appropriation » de ce genre romanesque ? Autrement dit :
les inflexions remarquées dans le roman de formation féminine manifestent-elles le genre
(gender) auquel appartiennent les autrices ou le revendiquent-elles, sont-elles de simples
indices ou l'expression d'une volonté consciente ? Dans ce dernier cas, l'originalité même (et le
paradoxe) de ces nouveaux romans de formation féminine ne serait-elle pas, en rendant
apparentes les marques du genre (gender), de proposer un nouveau genre romanesque remettant
en cause les normes du genre (gender) telles qu'elles existaient à cette époque : écrit par des
femmes, le roman de formation féminine à partir des années 1920 serait-il un
genre-manifeste ?


• Bio-bibliographie :
Agrégée de lettres modernes, doctorante contractuelle, je suis actuellement en troisième année
de doctorat à l'université d'Artois, en co-direction avec l'université Paris-Sorbonne. Sous la
direction de Madame Anne-Gaëlle Weber et la co-direction de Madame Anne Tomiche, ma
thèse porte sur l'étude du roman de formation féminine de l'entre-deux guerres à l'après-guerre
en France, Angleterre et Espagne. Mes recherches s'articulent autour de la question de la
représentation des femmes et de la « féminité » en littérature et de celle de l'auctorialité
féminine.


Publications (à paraître) :
- mai 2019 : « À contre-temps : La fille, un contre-roman de formation ? » in L'Entre-deux
(revue en ligne du laboratoire Textes & Cultures, EA4028, de l'Université d'Artois), numéro
5, actes du colloque « Michèle Gazier, une traversée des frontières », sous la direction d'Isabelle
Roussel-Gillet et Évelyne Thoizet, collection « Présences contemporaines », 1.
- mars 2019 : réponse à l'appel à contribution « Dialogues avec Beauvoir » des Simone de
Beauvoir Studies, vol. 30, n°2 (automne 2019) : en attente d'une réponse.



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