Du vilain geste au geste-limite. Considérations sur l'éloquence féminine
Frédérique Dubard De Gaillarbois  1  
1 : Philomel, Études italiennes
Sorbonne Université

Il se trouve que j'ai travaillé dans le passé sur deux femmes, Caterina Sforza, personnage historique auquel Machiavel prêta dans les Discours sur la première décade de Tite Live un geste impudique – un anasurma – dans un contexte politique et militaire critique.

L'autre femme est Porcia, dont Plutarque relate dans la Vie de Brutus un geste non moins troublant d'automutilation en guise de revendication d'une association à des projets politiques. Le geste a fait l'objet d'une toile sidérante d'Elisabetta Sirani (1665), femme peintre de la Bologne du XVIIème siècle.
Si ces deux gestes ont été abordés dans un contexte différent ( le machiavélisme pour le premier ; les femmes artistes pour le second ), leurs affinités me paraissent a posteriori évidentes, de même que leur consonance avec les thématiques de votre colloque fondateur.

L'objectif serait de dépasser les particularismes des deux scénarios pour tenter une réflexion sur l'éloquence féminine, le choix du geste aux dépens du verbe, mais aussi la conversion du corps exhibé en arme ou en revendication. Quel est le rôle joué par le geste chez ces deux héroïnes ? Ou finit le féminin, où commence le masculin ? Assiste-t-on à une métamorphose ou à la mise en œuvre/scène d'une androgynie qui serait constitutionnelle ?



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