La Mongolie constitue à plusieurs titres un interstice en Asie centrale et septentrionale. Sur le plan politique, religieux, économique, social, etc., cette jeune démocratie parlementaire se distingue de ses voisins. Elle partage néanmoins des nombreux éléments de la « contemporanéité postsocialiste » avec les nouveaux états indépendants d'Asie centrale, avec la Russie et, dans une moindre mesure, avec la Chine. Mon intervention propose d'en examiner en particulier le changement des relations genrées. Ce processus participe de la révolution sexuelle en cours dans le monde postsocialiste, ainsi que des changements démographiques, des parcours circulatoires, des migrations internationales, etc.

La sexualité est de la sorte devenue le lieu d'expression des rapports de domination des classes de sexe. Elle révèle aujourd'hui les conflictualités genrées qui s'exercent sur et par le corps des femmes. Ainsi, mon intervention propose d'examiner, pour commencer, les conflictualités genrées qui s'expriment autour du thème de la prostitution et qui se répercutent sur l'organisation du travail sexuel. Il s'agira d'analyser comment elles révèlent des reconfigurations des rapports de classes de sexe originales et inédites dans la région. Par la suite, ma proposition s'intéressera aux moments où la sexualité se transforme en outil migratoire. Généralement, dans ces situations, la sexualité joue un rôle d'intégration ou de réintégration de femmes qui prennent en main les clés de leur destin. Les Mongoles ayant contracté un mariage mixte partent généralement vivre à l'étranger. Beaucoup investissent des niches ethniques en relation avec les savoir-faire de Mongolie.

Mots-clés : alcoolisme, prostitution, mariage mixte, postsocialisme, Mongolie, Asie centrale, Russie