Genre et apprentissage de l'informatique et de la physique
Christian Brouder  1  , Beate Collet  2  , Michela Petrini  3  , Élise Verley  4  
1 : Physique
Sorbonne Université, Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS
2 : Philomel, Sociologie
Sorbonne Université
3 : Physique
Sorbonne Université
4 : Sociologie
Sorbonne Université

Le stéréotype du hacker et la très faible proportion de femmes dans les filières du numérique
laisseraient penser que l'informatique est une activité typiquement masculine. Afin d'augmenter la
proportion d'étudiantes dans son cursus d'informatique, l'université américaine de Carnegie Mellon
a mis en place une stratégie vigoureuse qui est partie d'une enquête sur les motivations et les
conditions de vie et d'étude des étudiantes et des étudiants. Le résultat de leur politique est
frappant : la proportion d'étudiantes est passée de 7 % à 31 % en cinq ans (de 1995 à 2000). Elle
s'est maintenant stabilisée à 50 %. Des progrès spectaculaires ont aussi été réalisés en Norvège et
en Irlande.

Les diverses politiques permettant d'augmenter durablement la proportion de femmes dans le
numérique ont une caractéristique commune : elles substituent au point de vue exclusif un point de
vue inclusif. L'idée n'est plus de changer les femmes pour qu'elles s'adaptent à l'institution mais de
changer l'institution pour qu'elle ne repousse plus les femmes. En jouant au départ sur les
stéréotypes (par exemple : les femmes programment pour créer un outil utile, les hommes
programment pour le plaisir technique du code), elles ont transformé le mode de recrutement, les
enseignements, la définition des filières, les locaux et les relations avec l'extérieur. Une des
conséquences inattendues de ces transformations est que les hommes qui suivent ces formations ont
aussi changé. La distinction genrée programmation utilitaire/programmation technique, qui avait été
observée lors de l'enquête préliminaire, a pratiquement disparu dans les populations étudiantes
récentes.

Notre but est, d'une part, d'adapter ces techniques à l'apprentissage de la physique à Sorbonne
Université et, d'autre part, de réaliser une enquête qualitative auprès des étudiantes en physique
pour mieux cerner leurs motivations et les perceptions de cet environnement d'études.


Bio-bibliographie
Christian Brouder.
- Physicien, DR1 CNRS, Institut de Minéralogie, de Physique des Matériaux et de
Cosmochimie, Faculté des Sciences et Ingénierie, Sorbonne Université
- Spécialités : spectroscopie, physique du solide, physique mathématique
- 162 articles



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