L'importance des modèles dans la théorie de l'éducation platonicienne est centrale, et est soulignée avant tout dans la relation complexe de Platon avec les modèles de courage personnifiées par les héros épiques, vus comme l'expression parfaite d'une vie d'homme puissant. Une partie du projet politique de la République, en particulier, est consacrée à l'analyse et à la révision de ces modèles, dans le but d'en concevoir un qui soit compatible avec le mode de vie philosophique.

Dans cette étude, nous examinerons notamment l'idée de quantification de la virilité, supposée dans l'adjectif anandros (littéralement un « non-homme » ou « moins-homme »)[1], employé pour décrire une personne de caractère philosophique dans le livre VIII. Notre but sera d'examiner les rapports suggérés par Platon entre le manque de virilité du mode de vie philosophique et le fait qu'il s'agisse, selon lui, du mode de vie plus heureux.

Pour analyser ces expressions, il est fort important d'examiner leurs critères d'évaluation. Qu'est-ce qu'était supposé par le mot viril, synonyme de courageux (andreios) en grec ? Quels sont leurs rapports au pouvoir et à la politique ? Nous argumenterons que l'honneur et l'argent occupent une place prépondérante en tant que manifestations de la valeur masculine mises en cause par Platon ; car ce sont effectivement identifiés comme des signes performatifs du pouvoir, sinon pour tous les athéniens de son époque, certainement pour les interlocuteurs du dialogue.

À partir de ces éléments, nous argumenterons pour une interprétation de la République en tant que critique des pratiques (nómoi)[2] : en attaquant et en rejetant les normes sociales liées au pouvoir dans l'imaginaire collectif de son époque, Platon propose une réforme des manifestations de la virilité, du courage et du pouvoir.

Mini bio

Flora de Carvalho Mangini est doctorante et rédige sa thèse en cotutelle internationale, sous la direction de Mme Rossella Saetta-Cottone (CNRS / Centre Léon Robin) et Mme Luisa Severo Buarque de Holanda (PUC-Rio), suite à un stage doctoral au Centre Léon Robin (Sorbonne Université), grâce à une bourse du programme CAPES-COBECUB. Elle est allocataire du CNPq, chercheure au « Laboratoire OUSIA – Études de Philosophie Classique » et membre du « PRAGMA – Programme d'Études en Philosophie Antique ». Elle détient une Licence en Philosophie de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro et un Master en Philosophie de PUC-Rio. Ses recherches portent principalement sur la psychologie politique ancienne, notamment celle chez Platon.

Bibliographie

Éditions de la République de Platon

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Études

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